L’axe 2, qui offre des convergences avec l’axe 1, permet d’en intégrer certains des acquis dans une perspective spatiale plus large et à travers une ouverture à d’autres thématiques (économique, funéraire).
Appuyé sur l’outil commun ArkeoGIS (cf. Axe 3), il est structuré en six opérations, sur la base d’une synergie entre activité programmée et activité préventive, ces deux volets se rencontrant pour produire une recherche commune. Les échelles choisies varient d’une aire géographique restreinte envisagée dans la longue durée à des études thématiques à l’échelle de l’Europe. L’une des opérations (n°4) constitue un des deux volets d’une opération conjointe aux équipe II et IV : Argentorate, aux origines de la ville de Strasbourg.
Cette opération prend la suite directe du programme engagé en 2015. Sur la base du bilan documentaire déjà effectué, ces ensembles funéraires sont réétudiés de façon globale : anthropologie, mobilier typologie, chronologie, implantation territoriale. Une synthèse exhaustive en sera proposée. Les lacunes des publications actuelles, sur certaines périodes ou certains types de matériaux, seront comblées et de nouvelles analyses effectuées : compositions chimique des pâtes céramiques (F. Faupel, C.-Albrecht Universität, Kiel), composition élémentaire des alliages cuivreux (B. Mille, C2RMF), étude des restes textiles (F. Médard, Anatex).
La synthèse de l’ensemble des données, anciennes et nouvelles, sera complétée par la mise en perspective de ces nécropoles dans leurs contextes chronologique, socioculturel et économique. La place du massif forestier de Haguenau dans le paysage protohistorique européen sera également évoquée.
L’ensemble sera publié à l’horizon 2022.
Cette équipe se concentre sur les productions à l’échelle des territoires du Hallstatt et du début de La Tène. Sont plus particulièrement abordées des questions liées au textile, à la céramique et à la métallurgie (Neuenbürg,
Frankenbourg) dans une perspective transfrontalière.
Pour les textiles, l’inventaire de l’outillage, entamé depuis 2014 pour les régions rhénanes et le nord-ouest de la Suisse, sera complété et élargi aux régions voisines (Lorraine, Bourgogne, Franche-Comté, Plateau suisse), afin de permettre au travers de comparaisons, de cerner d'éventuelles particularités régionales.
Concernant la production céramique, un retour d’expérience sur la publication de La céramique d’habitat du Bronze final IIIb à La Tène A en Alsace et en Lorraine est envisagé sous la forme de workshops. Ils permettront de réunir les auteurs de 2011 et les utilisateurs de cette synthèse (en Suisse notamment), autour d'une actualisation des travaux sur la céramique régionale.
La problématique du stockage des productions agricoles sera également abordée : les « sites de stockage » devront être définis plus finement et leur fonction précisée. La présence sur ces sites d'activités artisanales spécialisées (métallurgie) pose, en effet, le problème de leur rôle économique, en relation avec les sites d'habitat et à l'échelle de territoires qu'il serait important de pouvoir définir.
Par le croisement des informations apportées par ces différents types de production et leur répartition dans l'espace, l’objectif est de proposer une typologie actualisée des sites d’habitat du premier âge du Fer et du début du second pour la plaine du Rhin supérieur, de réfléchir au statut de ces sites, à travers un examen de la nature, du niveau et de la variété de leurs activités, puis de tenter d’élaborer une classification hiérarchique, d’analyser les interrelations qui les unissent, et la façon dont ils ont pu s’intégrer dans des réseaux de productions et d’échanges.
Le programme de cette opération s’articule autour de deux volets complémentaires. Le premier concerne les agglomérations, comme objet archéologique. Pour l’époque protohistorique, il est structuré autour de la fouille menée entre 2015 et 2018 à Haselbach (Autriche) par S. Fichtl en collaboration avec P. Trebsche (Mamuz, Asparn/Zaya). Les agglomérations romaines sont abordées par le biais d’un projet de catalogue et de reprise de la documentation disponible sur les sites alsaciens (G. Alberti) complété par la poursuite d’une fouille programmée dans le centre d’Horbourg-Wihr (M. Zehner). La question de l’installation de ces agglomérations et de leur éventuelle origine gauloise sera mise en avant.
Les interactions entre ces agglomérations et les territoires environnants sont également interrogées. L’exploitation du monde rural est étudiée à travers quelques dossiers importants : fouille programmée des résidences aristocratiques gauloises de Batilly-en-Gâtinais et Manchecourt (S. Fichtl) ou exploitation des résultats de plusieurs chantiers d’archéologie préventive (Sarrewerden, Obernai : C. Féliu) portant sur des établissements ruraux de la fin de La Tène.
La participation de certains membres de l’équipe au projet européen Rurland (porté par M. Reddé, EPHE) assure la diffusion de ces données nouvelles et leur offre une ouverture sur l’époque romaine. Parallèlement à ces travaux, un colloque international de l’AFEAF a été organisé à Prague en 2018 (G. Pierrevelcin), en collaboration avec le département d’archéologie classique de l’Université Charles. Cette rencontre avait pour thème les groupes culturels à l’âge du Fer.
S’appuyant sur un renouveau récent des études sur le Strasbourg romain, cette opération se situe au carrefour des recherches sur les agglomérations menées dans l’axe 2 de l'équipe IV - AMER et des réflexions sur les différentes formes d’espaces civiques déclinées dans l’axe 1 de l’équipe II. C’est pourquoi, dans le cadre d’un travail en synergie, cette opération est partagée entre l’équipe II et l’équipe IV, tout en se déclinant en deux volets distincts.
Resp. G. Kuhnle
L’étude portera sur le site militaire de Strasbourg, son interaction avec le territoire environnant et son évolution fonctionnelle, du début de la période romaine à l’Antiquité tardive. Les recherches porteront principalement sur le camp de la VIIIe légion et l’occupation des environs proches qui correspondent soit à des canabae et à un vicus qui en dépend, soit à un unique vicus canabarum englobant à la fois le faubourg de Koenigshoffen et l’agglomération située aux portes du camp légionnaire.
Les études seront concentrées sur le plan d’aménagement (camp - canabae - vicus) incluant la voirie, les bâtiments ou espaces publics et sacrés, les habitations et annexes d’habitation ainsi que les ateliers et lieux de production. L’étude des espaces funéraires devra compléter ces résultats dans une phase ultérieure, ce qui permettra d’intégrer les résultats sur l’abandon et la démolition de la nécropole du Ier siècle ap. J.-C. dont une partie fait l’objet du volet 2 de la présente opération partagée entre les équipes II et IV, et de reprendre le dossier volumineux sur l’évolution des nécropoles en usage entre le IIe siècle et la fin de l’Antiquité.
Resp. P. Flotté, S. Blin, voir équipe II, axe 1, opération 3.
Cette opération est la suite directe du programme précédent. Le projet sur Marlenheim sera mené à terme : le bilan documentaire étant fait, les synthèses peuvent être engagées. Elles aboutiront à la compréhension de l’organisation et du fonctionnement du domaine royal de Marlenheim durant les périodes mérovingienne et carolingienne ainsi qu’à la restitution de l’environnement du palais. Une publication monographique est prévue à l’issue de ces travaux.
Le second projet, débuté en 2015, permettra d’étudier l’évolution des espaces et des pratiques funéraires en Alsace entre le Ve et le Xe siècle. La démarche, principalement thématique et transversale, se structure autour de grands axes apparus comme déterminants dans la recherche actuelle, et poursuivant pour certains d’entre eux des travaux universitaires : typologie et chronologie, identité biologique des populations inhumées, rites funéraires, identités sociales et culturelles, organisation et évolution des espaces funéraires. Des publications sous forme d’articles ou de communications lors de colloque sont prévues.
Le projet porte sur l'inventaire et l'étude du bâti civil du Moyen Âge au début de l’époque moderne de l'ensemble de la région. Selon divers chantiers déjà ouverts, seront abordées des questions de topographie générale à l'échelle des villes (Strasbourg, Sélestat, Molsheim...) ou des villages (Sundgau) tout comme la morphologie (matériaux, volumes…) de demeures particulières. Plusieurs dossiers sont d’ores et déjà engagés et se poursuivront durant le contrat 2018-2022. Maxime Werlé se focalisera sur Strasbourg, en partenariat avec Thierry Hatt et ses travaux de numérisation des données des cartes et plans reliefs anciens. Boris Dottori poursuivra ses recherches sur la topographie historique en contexte villageois en moyenne Alsace (dont les secteurs autour de Wasselonne-Haslach- Westhoffen...). Jacky Koch, intéressé par l'habitat aristocratique (castral et urbain) dans le nord du Haut-Rhin, mettra en oeuvre une étude de plus précise à Rouffach (maison Rettig). J.-J. Schwien poursuivra ses expériences d'analyse globale du tissu urbain (Ribeauvillé, Sélestat...). Marc Grodwohl, enfin, dont l'actuel champ de recherches porte sur le sud sundgauvien, sera sollicité pour intégrer l'équipe. Pour l'instant, aucune direction précise sur un produit final (atlas, exposition, répertoire...) n'a encore été envisagée. Ce point pourrait faire l'objet d'une journée de travail au terme d'une première période d'étude.