Résumé

Dans son Contre Timarque, l’orateur Eschine raconte au jury les moments où Timarque a provoqué le rire de l’Assemblée en raison de sous-entendus sexuels dans ses propos ou dans les propos le concernant (Contre Timarque, 80-84). Après avoir montré que le rire de l’Assemblée non seulement contribue à renforcer la réputation de Timarque mais vient également parler à sa place, cet article met en évidence la façon dont Eschine utilise ce rire pour souligner le silence civique, seule « parole » que mérite Timarque en tant que prostitué. Par conséquent, ce rire a des effets concrets et contribue, en définitive, à la condamnation de Timarque et à sa déchéance civique (atimia).

Mots-clés : Prostitution masculine, équivoque, homoérotisme, rire et effet du rire, silence, atimia.

Abstract

In Aeschines’ Against Timarchos, the orator tells the jury about occasions on which sexual innuendos uttered by or about Timarchos provoked laughter in the Assembly (Aeschines, Against Timarchos, 80-84). Arguing that the Assembly’s laughter not only affirmed Timarchos’ reputation but also drowned out his voice, I demonstrate that Aeschines coopts this laughter in order to reinforce the civic silence that was Timarchos’ due as a male prostitute. That is, the laughter was made “consequential,” in that it ultimately contributed to Timarchos’ conviction and disenfranchisement (atimia).

Keywords: Male prostitution, double entendre, homoeroticism, consequential laughter, silence, atimia.