Arrivé fin mars en commission parlementaire à l’Assemblée nationale, le projet de loi de « Simplification de la vie économique » intègre désormais un droit d’exception sur les grands projets déclarés d'intérêt national majeur qui permettrait de se soustraire aux réalisations des évaluations environnementales et archéologiques (article 15bis C du projet de loi).
Partout, les moyens consacrés à l’archéologie sont réduits : coupes des budgets des chantiers de fouilles programmées et d’aide à la publication, baisse drastique des moyens de diagnostics
et de recherche pour l’année 2025, baisse des budgets dans les universités, au CNRS, dans les SRA. Les recrutements ne sont pas à la hauteur des départs en retraite et les attaques actuelles
font craindre le pire pour l’avenir des étudiants en archéologie. Plus récemment, un amendement déposé par le Rassemblement National propose de supprimer la Commission Consultative
des Recherches Archéologiques à l’Etranger (CCRAE),sous prétexte qu’elle coûte cher, alors qu’aucun salaire n’est versé à ses membres.
L’ensemble de l’UMR 7044 ArcHiMèdE accueille ces annonces avec beaucoup d’inquiétude et condamne avec fermeté ces attaques perpétrées contre l’archéologie française, sur le territoire national
comme à l’étranger. Elle appelle avec force au respect de la loi sur l’archéologie préventive et du code du Patrimoine, avec des politiques de prescriptions à la hauteur des enjeux scientifiques, patrimoniaux et culturels. La sauvegarde du patrimoine est une mission d'intérêt général qui va au-delà des considérations économiques immédiates.
C'est pourquoi l’UMR demande solennellement aux pouvoirs publics de reconsidérer ces orientations et de réaffirmer l'engagement de l'État envers la protection et l'étude de notre patrimoine archéologique.