Responsables de l'axe

Sylvain Perrot et Marie Stahl

Les collections de l'Université de Strasbourg

L’Institut d’Archéologie Classique de la Faculté de Sciences Historiques conserve la collection constituée à partir de 1872 par Adolf Michaelis, premier titulaire de la chaire d’Archéologie Classique, dans un but essentiellement pédagogique. Elle était à l’origine exposée sur une surface avoisinant les 1500 m² au premier étage du Palais Universitaire, et est désormais conservée dans plusieurs salles situées en rez-de-jardin du bâtiment et dans les locaux de la MISHA. Cette collection donne un large aperçu de l’art et de l’artisanat antique puisqu’elle est constituée de près de 600 objets allant de l’Age de Bronze à la période romaine tardive. Il s’agit principalement de vases en terre cuite originaires de grands sites archéologiques méditerranéens. S’y ajoute une collection de photographies anciennes. Le fonds Adolf Michaelis présente un ensemble de 1500 clichés d’un grand intérêt, qui ont été effectués en partie par des pionniers de la photographie. Elle présente de précieuses vues de sites archéologiques aujourd’hui totalement reconstruits lors de travaux de restauration, de sites détruits ou dégradés depuis, et des vues urbaines anciennes. Enfin, la collection de moulages en plâtre est la première collection universitaire de France. Parmi les 800 pièces qui la constituent, on trouve aussi bien des pièces exposées dans les grands musées européens, que des pièces découvertes lors des grandes fouilles de la fin du xixe siècle. Par sa diversité, cette collection a aujourd’hui une vocation pédagogique, mais aussi expérimentale (reconstitution, recherches sur la polychromie). Elle représente aujourd’hui un patrimoine historique et archéologique d’une valeur inestimable.

La collection numismatique des instituts d’histoire grecque et d’histoire romaine de l’Université de Strasbourg couvre toutes les périodes antiques, tant grecques que romaines, et contient des exemplaires de nombreuses entités politiques ayant frappé monnaie de l’époque archaïque à la période protobyzantine et du bassin méditerranéen à l’Asie Centrale. Elle a été initiée à partir de 1872 par les professeurs d’histoire grecque et romaine Ulrich Köhler et Gustav Wilmanns pour l’Institut d’histoire ancienne grâce à des achats et legs, et fut augmentée par la suite, notamment sous la direction de Johannes Neumann. À l’instar des autres collections d’antiquités dont l’Université fut alors dotée (moulages, objets archéologiques, collections iconographiques, imprimés), la collection numismatique répondait à un objectif pédagogique.

L’Institut d’égyptologie conserve une collection d’objets authentiques, de moulages, d’estampages et de photographies anciennes offrant aux professeurs et aux étudiants un champ de recherche et d’expérimentation  exceptionnel, car elle contient un échantillonnage de tous les types d’artefacts susceptibles de se présenter à l’archéologue sur un chantier égyptien. Johannes Dümichen, premier titulaire de la chaire d’égyptologie créée en 1872, rapporta notamment de ses voyages d’étude en Égypte une importante série d’estampages de monuments égyptiens. Il acquit en outre une collection de moulages en plâtre achetés aux ateliers des Musées de Berlin. La collection s’est accrue ensuite des contributions de Wilhelm Spiegelberg et de dons de William Matthew Flinders Petrie.

Enfin, l’ostéothèque du Musée zoologique de Strasbourg a été constituée en 2009. Elle compte à ce jour plus d’un demi millier de spécimens (squelettes, parties de squelettes, pièces isolées) de grands mammifères, d’oiseaux et de micromammifères.

Faire des collections l’objet d’un axe transversal se justifie par les différents instituts concernés. Le projet est de coordonner un programme de valorisation de ces collections, que ce soit par l’organisation d’un cycle de séminaires/conférences pouvant mettre en valeur un « objet du mois » et d’expositions. Cette idée tire son origine de la coordination par S. Perrot d’un cycle de cinq expositions sur les collections universitaires à la MISHA en 2022, dans le cadre de ses activités comme directeur adjoint de la MISHA.

 

Les fonds documentaires

S’y ajoutent des séries à but pédagogique et les collections d'étude (plaques de verre et diapositives de cours, empreintes de sceaux et de scellements de porte et moulages). Chaque lot figure un cas particulier de création et de détention d'archives, et témoigne de la multiplicité des supports et formats utilisés. Ces archives de la recherche en archéologie représentent des objets muséables et collections à valoriser, tant pour les données susceptibles d'être réutilisées que pour afficher une histoire de la discipline.

Les archives de l'UMR

Il s’agira aussi de mettre en valeur les archives qui renseignent l’histoire de ces collections., mais aussi les archives documentant des missions de chercheuses et de chercheurs, dont on envisage une meilleure conservation et valorisation lors du prochain quinquennal. C’est notamment le cas de la documentation scientifique des missions orientales. Un inventaire sommaire des fonds liés à ces opérations archéologiques a été entrepris afin de fournir aux chercheurs une vision d'ensemble de ces collections. Huit missions ont ainsi été répertoriées

  • Turquie : Porsuk, Gülnar et la mission relative aux villes de Lycie ;
  • Syrie : Tell Hariri / Mari, Ramadi, Tell Mashnaqa, Meskéné / Emar et la mission archéologique syro-française de la Syrie du Nord.

Il faut également souligner l’importance du fonds d’une chercheuse, celui de Jacqueline Pirenne, spécialiste du Sud arabique (notamment au Yémen à Qatabâ), de l’Éthiopie. Ses travaux dépassent les limites des fouilles archéologiques : tout à la fois épigraphiste et archéologue, elle a également rassemblé des données et artefacts en lien avec diverses observations de nature ethnographique.