Le Bulletin analytique d’histoire romaine (BAHR) - resp. M. Humm
Le Bulletin Analytique d'Histoire Romaine (BAHR) a été créé en 1962 par Edmond Frézouls, professeur d’histoire romaine à l’Université de Strasbourg de 1959 à 1995. Création en avance sur son temps, le BAHR s’est d’emblée présenté comme une recension bibliographique et analytique de l’ensemble de la production scientifique en histoire et en archéologie romaines publiée dans des revues, y compris celles publiées dans des langues peu pratiquées et élargies aux revues de l’Europe orientale. Dès l’origine de cette entreprise, E. Frézouls fut aidé dans sa tâche par Hélène Jouffroy, ingénieur de recherche au CNRS, dont la vaste connaissance tant en histoire qu’en archéologie romaine a largement bénéficié à la qualité des analyses du BAHR. Le BAHR a été ensuite successivement dirigé par les professeurs J.-M. David, A.-M. Adam et M.-L. Freyburger, et depuis février 2013, il est dirigé par M. Humm, professeur d'histoire romaine à l'Université de Strasbourg (directeur).
Le BAHR se présentait initialement comme une suite de résumés non critiques classés thématiquement et publiés annuellement. À partir de 1992, l'analyse des articles a été abandonnée au profit d'un choix de mots-clés (peuples, anthroponymes, théonymes, lieux géographiques, sources littéraires, épigraphiques, papyrologiques), de thèmes et de mots-clés divers (ces derniers regroupés et classés dans un thésaurus). Cette grille d’analyse a été inspirée par les PACTOLS de la base FRANTIQ (Fichiers de Recherche sur l’ANTIQuité). L’ouverture sur le web grâce au serveur de la MISHA permet au chercheur de découvrir les travaux, publiés parfois dans des revues rares, qui concernent l’objet de se recherche..
Aujourd’hui, le BAHR se présente toujours comme une base de données bibliographique et analytique unique pour la connaissance et la recherche en histoire et en archéologie du monde romain antique. Cette base de données est fondée sur le dépouillement de plus de 800 revues françaises et étrangères traitant du monde romain antique (en histoire, archéologie, épigraphie, numismatique, papyrologie...). Depuis 2007, une analyse des articles (en texte libre) accompagne les mots-clés de la plupart des notices. En 2013, l’équipe du BAHR a décidé d’adapter cet outil bibliographique aux nouvelles exigences de la recherche en histoire ancienne : le BAHR intègre désormais le dépouillement des actes de colloque et d’autres ouvrages collectifs traitant de l’histoire romaine (publiés à partir de 2012, à condition que l’équipe du BAHR reçoive directement un exemplaire de ces ouvrages).
Le BAHR repose sur le travail d’une équipe composée de documentalistes CNRS de l'UMR 7044 « ArcHiMède » et d’un informaticien de l’USR-MISHA. S’y ajoute l'aide d'enseignants-chercheurs de l'équipe et aussi d'étudiants en master et en doctorat des universités de Strasbourg (UDS) et de Mulhouse (UHA), mais aussi de quelques chercheurs extérieurs.
Le BAHR est publié chaque année sous la forme d'un volume papier (dernier paru : BAHR 32, 2023). Mais depuis 1999, l'ensemble des données de la base est accessible gratuitement sur le site de la MISHA. En 2004, grâce à une initiative du Réseau des Maisons des Sciences de l'Homme, le BAHR a participé à la mise en place du portail DAPHNE (Données en Archéologie Préhistoire et Histoire sur le Net), commun à FRANTIQ et à FRANCIS – Archéologie / Préhistoire / Religion). Depuis septembre 2013, les données du BAHR sont également disponibles sur la plateforme de recherche ISIDORE.
Le bulletin bibliographique, qui repose sur le dépouillement de plus de 800 revues françaises et étrangères traitant du monde romain (histoire, archéologie, numismatique, papyrologie...), est diffusé à la fois par le biais d’un volume papier annuel et d’une base de données, et il est maintenant accessible sur le site HEURIST. La base comptait au 15/06/2011 48 455 notices (dont 47 378 directement et gratuitement accessibles). Elle s’enrichit au rythme d'un versement annuel.
Fidèle à ses objectifs initiaux et à l’ambition de son fondateur, le BAHR constitue une base de données unique, exclusivement consacrée au monde romain, et reste un outil au service des scientifiques français et étrangers.
Cruches gallo-romaines
La base Cruches gallo-romaines présente une synthèse régionale sur les cruches en céramique commune ; les récipients en sigillée ou en bronze ont uniquement été utilisés comme éléments de comparaison. Rappelons que les cruches en céramique commune sont toujours cuites en mode oxydant et ont pour fonction le stockage ou le conditionnement des liquides.
La collecte de la documentation, souvent inédite ou méconnue, a été réalisée en fonction de la zone d'activité de chaque chercheur. Nos investigations couvrent une aire géographique allant de la ville de Sierentz, située dans le sud du Haut-Rhin, à celle de Bliesbruck, installée entre les cours de la Sarre et de la Blies, en Moselle. Cette zone se situe au carrefour de trois territoires antiques : ceux des Rauraques, des Triboques et des Médiomatriques.
Le regroupement des données a abouti à un recensement de plus d'un millier d'objets, révélant la diversité et la complexité des caractéristiques morphologiques de cette forme de récipient.
Plutôt que d'envisager une synthèse présentant quelques grands types et de ne sélectionner que des individus complets et/ou représentatifs, il nous a semblé plus intéressant de concevoir ce travail sous la forme d'un corpus présentant le plus grand nombre d'individus possibles. De cette volonté est née l'idée de créer une base de données, accessible en ligne, permettant aux chercheurs d'accéder rapidement à l'ensemble des individus. Outre la possibilité de regrouper une grande quantité de données, ce système offre l'avantage de pouvoir être interrogé. Notre base a donc été construite de manière à pouvoir effectuer des recherches ciblées et permettre ainsi aux archéologues de faire rapidement des identifications ou des comparaisons.
Pour réaliser un tel travail, une réflexion commune a été engagée sur les procédés visant à sérier les individus, ainsi que sur la mise en place d'une méthode pour enregistrer uniformément les données, à l'aide d'une fiche-type. La définition d'un vocabulaire, adapté à l'ensemble de cette masse documentaire et utilisé rigoureusement sur le corpus, était également incontournable. Cet outil de référence s'accompagne d'une bibliographie régionale des publications récentes, toutes catégories céramiques confondues.
Les cruches de même type ayant été regroupées ; le corpus comptabilise un total de 212 fiches-types et l'informatisation permettra de l'enrichir aisément par de nouvelles découvertes.
PPRET Inscriptions - resp. P. Porena et O. Huck
La base de données PPRET Inscriptions est un outil de recherche en libre accès. Sa réalisation s’inscrit dans le cadre global du projet PPRET Les préfets du prétoire de l’Empire romain tardif. Une élite face à la crise.
Le projet PPRET repose sur une approche prosopographique des préfets du prétoire de l’empire tardif. Ceux-ci sont envisagés comme une « élite », une « aristocratie de fonction » dont la culture, les orientations religieuses, et les pratiques caractéristiques peuvent être appréhendées par le moyen de mises en séries. Les origines sociales des membres de ce groupe dirigeant, ainsi que les modalités d’accès en son sein peuvent, elles aussi, être examinées, de même que l’évolution de l’ensemble de ces paramètres au fil du temps, en particulier au regard des évolutions de l’administration et des bouleversements politiques et militaires de l’Antiquité tardive (d’où la notion de « crise », introduite dans le sous-titre du projet PPRET).
Une partie des résultats du projet PPRET est diffusée sous la forme d’éditions imprimées traditionnelles (monographies et actes du colloque international La préfecture du prétoire tardo-antique et ses titulaires IVe-VIe s., Strasbourg, 26-28 mai 2021). Celles-ci rendent compte d’études thématiques envisageant la préfecture du prétoire tardo-antique comme une institution et un instrument politico-administratif de l’Empire romain tardif. Les préfets y sont également examinés en relation avec le contexte politique et social de leur temps.
Cependant, au-delà de ces approches « ponctuelles », l’aspect le plus essentiel du projet PPRET consiste en la mise à jour des sources épigraphiques relatives aux préfets du prétoire de l’Empire tardif. En effet : le premier volume de la Prosopography of the Later Roman Empire (couvrant le IVe siècle), est paru en 1971, il y a donc plus de cinquante ans désormais. Depuis lors, des découvertes sont intervenues, et de nouvelles lectures de sources connues ont été proposées, en particulier dans le domaine de l’épigraphie. Afin de répondre à ce besoin d’actualisation, une équipe rassemblée sous la direction du Prof. Porena a créé et mis en œuvre la base de données PPRET Inscriptions.
Celle-ci reprend l’ensemble de l’épigraphie latine et grecque relative aux préfets du prétoire de la période 284-395 ap. J.-C. Elle rassemble par ordre chronologique 98 inscriptions. Parmi celles-ci, 30 n’apparaissent pas dans la PLRE I. Par ailleurs, les textes latins et grecs de plusieurs inscriptions ont fait l’objet d’une relecture critique. Chaque fiche (relative à une inscription) contient : des coordonnées prosopographiques et chronologiques (incluant, le cas échéant, des renvois à la PLRE I) ; une édition du texte latin ou grec de l’inscription (pourvue d’un apparat critique) ; des informations relatives à la forme de l’inscription, à sa provenance, à sa conservation, à son auteur, et au(x) préfet(s) du prétoire mentionné(s) ; des traductions (en anglais, français, italien) ; un commentaire substantiel ; une bibliographie à jour. Soit un nombre considérable d’informations susceptibles, par ailleurs, d’être mobilisées dans le cadre de recherches simples ou combinées.
En ligne depuis le mois d’avril 2022, la base de données PPRET Inscriptions fait l’objet d’un suivi et de mises à jour régulières (veille bibliographique, notamment). Elle est hébergée sur un serveur de la plateforme Huma-Num, et fait partie de l’offre numérique de la MISHA (Strasbourg).
Pour accéder à la base de données
Repertorium Instrumentorum Musicorum ANTiquorum (RIMAnt) - resp. S. Perrot
La base RIMAnt (Repertorium Instrumentorum Musicorum Antiquorum) est un partenariat entre ArcHiMèdE, l’UMR 5189 HiSoMA, les laboratoires HERMA (Université de Poitiers) et CreAAH-LAHM (Université de Rennes 2), l’Université de Bologne et l’Université du Salento. Cette base de données recense les instruments de musique antiques des mondes égyptien, grec et romain. Les membres de l’équipe ont finalisé sa structure et mis en place un lexique normé trilingue pour décrire les instruments, valable pour toutes les civilisations antiques tout en préservant parallèlement les noms d’usage courant dans les sciences de l’Antiquité et la musicologie. Développée sous le logiciel libre Heurist, la base de données RIMAnt est construite sur une arborescence de neuf rubriques majeures (état fiche, typologie, description, données muséales, provenance, datation, données techniques, bibliographie, image), chacune étant déclinée ensuite en plusieurs sous-rubriques avec les alignements nécessaires aux référentiels tels que Zotero, GeoName, Perio.do/Opentheso-Pactols, ArchéoRef, garantissant son interopérabilité.
La base est en cours de développement et n'est pas encore ouverte au public.
Vertébrés - resp. R.-M. Arbogast et S. Soussoko
L’application Vertébrés est le fruit d’une collaboration entre le laboratoire CNRS Archimède UMR 7044, Archéologie Alsace et Laetoli Production. Elle est développée, entre autres, dans le cadre d’un projet Idex 2018 de l’Université de Strasbourg. Il s’agit d’un atlas d’ostéologie interactif permettant de manipuler, comparer et mesurer de véritables spécimens numérisés en 3D. Vertébrés s’adresse plus particulièrement à un public de chercheurs et d’étudiants mais également à un public plus large (enseignants, élèves, musées, amateurs…). L’application est accessible en ligne, gratuitement, sur simple inscription. Elle comprend aujourd’hui plus de 2 000 ossements numérisés appartenant à 13 spécimens. Son usage est fluide et intuitif et ne nécessite pas de connaissances informatiques particulières. Elle est accessible ici.
Droits Antiques (DrAnt) - resp. M. Albessard
La base DRANT (Droits Antiques) est le fruit d’une collaboration entre le Centre de Documentation sur le Droit antique (Département de droit romain et d’histoire du droit de l’Université Paris-Panthéon-Assas et Institut d’histoire du droit Jean Gaudemet, UMR 7184), la MISHA et ArcHiMèdE. La base DRANT est spécialisée dans les institutions juridiques, politiques, économiques et sociales du monde méditerranéen ancien : son domaine couvre la Grèce et Rome au premier chef, mais s’étend aussi à la Perse, au Proche-Orient et à l’Égypte antiques. Le CDDA s’efforce de dépouiller toute la littérature spécialisée : les ouvrages, les articles de quelque 400 revues françaises et étrangères, les articles des mélanges, les actes des colloques et congrès, les comptes rendus critiques etc. Il analyse environ 4 000 articles et ouvrages par an, mais n’en retient que 2 000 à peu près pour la base de données. À ce jour, la base DRANT est riche de plus de 70 000 références.