Directrice de Recherches CNRS

 

MISHA 5 allée du Général Rouvillois

67083 Strasbourg France

Thématiques de recherche

Mes travaux portent sur les premières sociétés agropastorales du Néolithique d’'Europe occidentale à partir de l'’étude des vestiges de faune provenant principalement de sites d'Europe Nord occidentale. Les méthodes relèvent de l’'archéozoologie et les sources exploitées (les restes osseux d'’animaux) fondent une approche dont le propos est d’éclairer la relation Homme-Animal dans ses diverses formes d'’expression, qu’'elles soient matérielles ou immatérielles, naturelles ou culturelles. Le sens de ma démarche est de contribuer à l'’histoire des premières communautés villageoises par l'’intégration des données zoologiques dans des problématiques archéologiques et anthropologiques. Ces recherches s’inscrivent dans plusieurs projets nationaux ou internationaux et apportent des données originales sur l’'origine et l'expansion des premières communautés agropastorales et des premiers cheptels domestiques, les aspects culturels et sociaux de la relation Homme-Animal au Néolithique, l'’insertion des ressources animales dans l’'économie au Néolithique

Parcours professionnel

Mon activité de recherche se poursuit, de façon continue, depuis 1986.

Elle a bénéficié de mon accueil, comme membre associé, dans l’équipe de l’URA 1515 « Archéozoologie et Histoire des Sociétés » CNRS/MNHN, dirigée par F. Poplin, qui a concrétisé l’intégration des mes activités dans le champ de l’approche naturaliste des sociétés du passé après un parcours d’études universitaires relevant des Sciences Historiques et une formation en archéozoologie réalisée dans le cadre d’un échange international de jeunes chercheurs (ATP archéologie métropolitaine du CNRS) au Museum d’Histoire naturelle de Genève sous la direction de Louis Chaix en 1986/1987.

A partir de 1987, les travaux que j’ai menés en tant que spécialiste contractuelle du Centre de Recherches Archéologiques de Vallée de l’Oise se sont inscrits dans la continuité scientifique et méthodologique de l’URA 1415 et les données collectées dans ce cadre ont constitué la base documentaire de mon doctorat consacré aux « Premiers élevages néolithiques du Nord Est de la France » soutenu en 1990 (Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne).

 L’intégration au CNRS en 1994 comme Chargée de recherches et mon affectation au Laboratoire de Chrono-écologie de Besançon, dirigé par P. Pétrequin, a été l’occasion d’inscrire ma démarche dans une perspective interdisciplinaire, d’élargir mon champ d’étude aux contextes archéologiques particuliers que constituent les occupations lacustres et de me confronter à l’étude et à la valorisation de grandes séries de données (plusieurs centaines de milliers de restes). Cette expérience m’a permis de m’impliquer dans le développement de thématiques originales (archéologie appliquée à l'étude des rapports entre les sociétés, les techniques, les variations démographiques et les formes d'exploitation du milieu, les dynamiques des sociétés, la gestion des territoires et l’évolution des milieux anciens).

La mise à disposition auprès de l’Univerisité de Bâle à l’IPNA (1999-2003) a permis d’adosser ce volet de mes travaux aux recherches en cours sur les plus importantes occupations palafittiques à l’échelon européen. La convergence des thèmes lourds de cette unité, centrés sur les occupations lacustres du domaine péri alpin suisse et allemand, avec mes propres problématiques de recherche sur les sites littoraux du Jura français, les possibilités offertes dune collaboration plus étroite, au niveau international, à mes recherches sur le Néolithique de l’Europe occidentale furent un cadre très stimulant. Ces travaux ont donné lieu à une Habilitation à Diriger des Recherches (2008, université de Franche-Comté) portant sur les « Caractéristiques, organisation et limites de l’exploitation des ressources animales dans l’économie des sites lacustres du Néolithique final de Chalain et de Clairvaux (Jura, France) ».

C’est aussi au sein de cette équipe que j’ai eu l’occasion de participer à la recherche sur la néolithisation précoce de l’Europe occidentale  en collaboration étroite avec les chercheurs de l’Université de Bâle et de l’UMR 7044 de l’Université de Strasbourg (directeur Dominique Beyer) à laquelle j’ai demandé et obtenu mon rattachement en 2008. Ce changement d’affectation fut l’occasion de donner une nouvelle inflexion à mes recherches sur les modalités de la néolithisation, les économies et les sociétés du Néolithique ancien qui s’articulent naturellement aux thèmes développés par l’équipe basée à l’Université de Strasbourg. Ce rattachement concrétisait aussi une collaboration engagée de longue date avec les acteurs de l’archéologie de cette région et me permettait prendre une part plus active aux programmes de recherche et d’enseignement qui y étaient en cours ou en projet. Dans ce cadre, J’ai notamment assuré la responsabilité et la coordination d’une fouille programmée (Lutter Abri Saint Joseph) et développé l’ostéothèque du Musée zoologique de Strasbourg, seul référentiel disponible pour les archéozoologues dans le Nord est de la France.