Processus de régionalisation des productions matérielles et des modes d’acquisition de modèles exogènes en Corse à l’âge du Bronze et au premier âge du Fer

Auteur

Kewin PECHE-QUILICHINI, Chercheur associé, LAMPEA UMR 7269, Aix-Marseille Université. ASM-Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, UMR5140, Univ. Montpellier 3, CNRS, MCC, 34 000 Montpellier, France - Labex ARCHIMEDE, programme « Investissement d’Avenir » ANR-11-LABX-0032-01. bainzu.di.baiucheddu(at)voila.fr

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DOI :https://doi.org/10.47245/archimede.0001.act.02



Résumé

L’analyse globale et croisée des séquences matérielles protohistoriques en provenance de Corse permet de proposer des cadres techniques, typologiques, stylistiques, chronologiques et, dans certains cas, fonctionnels. En outre, la contextualisation du corpus ici étudié et sa confrontation avec les données des régions voisines aboutissent à une reconstitution esquissée des interactions et évitements entre les groupes de producteurs-consommateurs considérés dans l’espace tyrrhénien. À l’échelle de l’île, il est ainsi possible d’observer une partition diachronique et bipolaire des groupes techno-stylistiques, entre la partie nord-est et l’espace méridional. L’autonomie de ces deux ensembles s’exprime depuis le Bronze ancien jusqu’à une phase avancée du second âge du Fer. L’examen de ce phénomène permet de retracer la géographie culturelle complexe de ces sociétés insulaires, que l’on suppose en partie liée aux traits du relief géographique et à l’étendue de l’aire d’influence des contextes culturels voisins. La Corse apparaît, en effet, comme un ensemble récepteur, même si la situation locale est hétérogène. L’étude des sphères productives de Sardaigne et d’Italie tyrrhénienne permet d’estimer l’ampleur, les formes, la direction et les spécificités microrégionales des mécanismes d’emprunt entre les aires ici présentées. Les échanges techniques et morphologiques viennent ainsi documenter les dynamiques de contact et les autres processus d’interaction entre groupes humains séparés par des bras de mer aisément franchissables aux époques protohistoriques.

Mots-clés : Corse, âge du Bronze, âge du Fer, transfert, géographie culturelle.

Abstract

The comprehensive and comparative analysis of the Protohistorical material sequences from Corsica allows to propose some technical, typological, stylistic, chronological and, in some case, functional frameworks. Moreover, the contextualization of the studied corpus and his confrontation with data from the neighboring regions lead to a drafted reconstruction of interactions and avoidances between the considered groups of producers and consumers in the Tyrrhenian area. On the scale of the island, it is possible to observe a diachronic and bipolar partition of techno-stylistic groups, between the Northeastern and Southern parts. The autonomy of these two zones is manifested from the Early Bronze Age to an advanced stage of the Late Iron Age. The examination of that phenomenon allows to trace the complex cultural geography of these insular societies, which is supposedly due, at least in partly, to the landscape shape and to the extent of the area of influence of neighboring cultural contexts. Corsica appears indeed as a receptor zone, even if the local situation is heterogeneous. The study of Sardinian and Italo-Tyrrhenian productive spheres enables to estimate the extent, the forms, the directions and the micro-regional specificities of influence mechanisms between the considered areas. The technical and morphological exchanges document the contact dynamics and the other socio-cultural process of interaction between human groups separated by easily crossable sea inlets during Protohistorical times.

Keywords: Corsica, Bronze Age, Iron Age, exchanges, cultural geography.

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