Résumé
Titre : Vectigalia nervos esse rei publicae? La perception de l’impôt dans la République romaine : trois études de cas, pour dépasser les discours modernes sur la fiscalité
Avec l’essor de la New Fiscal History, les modèles de comportement de l’État prédateur et l’application des études de la culture politique, le débat sur la nature de la fiscalité romaine a repris de l’ampleur. Tandis que des sujets importants comme les institutions du régime fiscal romain, les relations entre ses agents et les contribuables, ainsi que le caractère concurrentiel de l’élite romaine dans le domaine des finances publiques ont été renouvelés par ces approches, le caractère discursif des sources a rarement été interrogé et analysé. Pourtant, les écrits d’auteurs romains d’époque républicaine, tels que Cicéron, César et Salluste, de même que les documents historiographiques des époques ultérieures, font un lien entre les informations fiscales et les discours politiques, sociaux, économiques, et même moraux. Dès lors, l’objectif de ce texte est de révéler, avec trois études de cas, les paradigmes (frameworks) dans lesquels les impôts étaient interprétés et présentés, puis de confronter ces paradigmes aux interprétations actuelles afin de démontrer combien les auteurs anciens et modernes intègrent leurs conceptions de la fiscalité romaine d’époque républicaine dans un cadre d’analyse qui leur est propre.
Mots-clés : République romaine, New Fiscal History, élite prédatrice, terminologie fiscale, discours fiscal, paradigmes interprétatifs.