Résumé

La découverte, à Athènes, d’une inscription en l’honneur d’une prêtresse d’Aglaure a amené les spécialistes à déplacer l’Aglaurion sur le flanc est de l’Acropole, mais aussi à imaginer que se trouvait là une « seconde » agora, plus ancienne, articulée à un prytanée archaïque, l’une et l’autre maintenues en service jusqu’à l’époque augustéenne, quand furent vénérées trois hestiai. Si l’antique prytanée visité par Pausanias doit effectivement être localisé à l’est, du côté de la place d’Agia Aikatérini, celui-ci n’est pas nécessairement en lien avec une agora. Il peut être daté d’une époque où Athènes a opéré son premier synécisme, en l’attribuant à Thésée comme l’indique Thucydide, ce qui conduit à penser qu’il n’y a pas eu un prytanée à Athènes, mais au moins trois : le plus ancien devait se trouver sur l’Acropole, quand Athènes n’était encore qu’une bourgade ; le second est celui que nous pouvons localiser à l’est ; le troisième (le prytanikon) a été installé sur l’agora du Céramique, au plus tôt sous Clisthène, à l’emplacement du seul édifice important d’époque archaïque établi dans cette zone, quand celle-ci était encore le quartier des potiers (le « Céramique »), cet édifice que C. Ampolo avait jadis identifié comme le plus ancien prytanée d’Athènes. Le rapprochement établi entre le prytanée d’Athènes et la Regia de Rome doit, par conséquent, être repris sur de nouvelles bases.

Mots-clés : Aglaure, agora, Athènes, Auguste, Hestia, Pausanias, propylées, Prytanée, Thésée, synécisme. 

Abstract

The discovery, East of the Acropolis, of an inscription honoring a priestess of Aglaurus, has led scholars to locate the Aglaurion to the East side of the Acropolis, near the Agia Aikaterini Square, and to assume the existence on this spot of a second, archaic, agora, connected to an old prytaneion, both of which remained in service until Augustan times, when three Hestiai were worshipped.

An ancient prytaneion – the one seen by Pausanias – is indeed to be located there, but without any link to an agora. It may be dated to the time when Athens established its first synoecism, attributed to Theseus. A close reading of Thucydides leads us to the conclusion that there was more than one prytaneion in Athens: the first was in the Acropolis when Athens was no more than a village, the second to the East of the Acropolis, the third (the prytanikon) was constructed in the Ceramicus under Clisthenes on top of the more ancient building F which dated from a time when the Ceramicus was still a potters’ quarter. Although we have to reject Ampolo’s opinion that this building was the forerunner of the classical prytaneion, his comparison between Athens and Rome still deserves closer examination.

Keywords: Aglaurion, agora, Athens, Augustus, Hestia, Pausanias, propylaia, prytaneion, Theseus, synoecism.

Citer cet article

P. MARCHETTI, « Les prytanées d’Athènes », Archimède. Archéologie et histoireancienne [En ligne] 4, 2017, p. 94-109. Mis en ligne le 06/06/2017.
URL: http://archimede.unistra.fr/revue-archimede/archimede-4-2017/archimede-4-2017-dossier-2-les-prytanees-dathenes/

DOI : https://doi.org/10.47245/archimede.0004.ds2.02

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