Résumé
Cette étude aborde les représentations du chien sur les vases à figures rouges, de la fin de l’époque archaïque au début de l’époque classique. Au moins sur la moitié d’entre elles le chien accompagne des hommes adultes et de jeunes garçons qui se rendent au gymnase, et souvent selon une mise en scène homoérotique. On propose l’interprétation suivante : loin d’être une figure secondaire contribuant, en arrière-plan, au réalisme de la scène, les chiens sont, en eux-mêmes, des métaphores des amants, et leur présence ajoute une touche d’humour et de tension érotique à la scène. Dans les images où l’erastês n’est pas représenté, le chien peut être placé à cet endroit comme un double métonymique et comique de l’amant chassant son aimé. Ces représentations sont variées et multiples, avec des significations polysémiques. L’étude de la représentation des chiens dans un contexte plein d’humour et d’érotisme qu’est le banquet permet de mettre au jour la fonction et la signification du chien, un jeu/une plaisanterie visuelle renvoyant à l’erastês, si comiquement agressif ou éconduit.
Mots-clés : Céramique grecque, gymnase, banquets, athlètes, chien, loup, pédérastie, homoérotisme.