Résumé
Des vestiges antiques ont été découverts à Rennaz-Noville, dans le sud-ouest de la Suisse, au débouché de la vallée du Rhône dans le lac Léman. Les coupes dégagées lors de la construction d’un canal ont révélé que le sommet de l’accumulation sédimentaire se compose d’un diamicton déformé et compartimenté reposant, selon une surface de cisaillement, sur des dépôts limniques. Inclus à la masse transportée, des paléosols renfermant des artefacts ont subi une déformation d’amplitude variable. Une centaine de structures archéologiques ont été mises au jour dans l’un d’entre eux, auxquelles s’ajoutent des maçonneries en position secondaire. Le mobilier collecté et les datations 14C convergent vers une occupation comprise entre le Ier et la fin du IVe siècle ap. J.-C. Une occupation du Second âge du Fer, oblitérée par l’occupation antique, est également concernée par les mouvements de terrain. Tous les éléments de datation obtenus sont compatibles avec un glissement déclenché vers le milieu du VIe siècle par l’écroulement dit du Tauredunum, en 563 ap. J.-C. Outre des éléments de chronologie inédits, les découvertes à Rennaz-Noville fournissent ainsi une nouvelle argumentation sur les effets de cette catastrophe en milieu terrestre.
Mots-clés : Plaine alluviale, Rhône, glissement, paléosols, époque gallo-romaine, La Tène, maçonneries, incinérations, sources historiques.