Résumé
Les recherches récentes ont montré que les jeux sont des outils puissants, aujourd’hui comme hier, de création de nouveaux espaces sociaux qui associent différents groupes ethniques et culturels. Il est ainsi intéressant de se focaliser sur les jeux afin de proposer un nouvel éclairage sur les dynamiques qui ont mis en contact le monde romain avec les divers groupes ethniques progressivement absorbés dans l’orbite de Rome à la suite de son expansion politique et militaire. Le but de cet article est de comprendre si le jeu peut offrir de nouvelles pistes interprétatives afin de mieux saisir le processus de cooptation culturelle.
Dans plusieurs sites britanniques, occupés par les auxilia, la présence d’objets ludiques typiquement romains contribue à la compréhension de certains aspects du processus de romanisation. Ces témoignages amènent un nouveau regard sur la manière par laquelle ces soldats non-romains ont eu la possibilité, pendant leur service militaire, d’entrer en contact avec les usages et les coutumes du romano more vivere. Parmi ces pratiques, une place centrale est occupée par le jeu.
Mots-clés : Ludus, jeux, dés, tables de jeu, Britannia, romanisation, Vindolanda, Batavi.