Résumé
Si l’attrait pour les inscriptions antiques était déjà présent depuis la Renaissance, ce n’est qu’au milieu du xixe siècle que l’épigraphie s’élève au rang de science, avec ses règles et ses méthodes. Dès lors, chaque inscription fut documentée et connue grâce à des réseaux savants européens de plus en plus importants. De l’antiquaire provincial, véritable « archéologue de terrain » à l’origine des découvertes, au savant parisien qui centralisait et étudiait les inscriptions qui lui étaient envoyées, c’est tout un système de relations érudites qui peut être abordé. Une correspondance, en particulier, met en lumière ces deux éléments, avec en toile de fond deux inscriptions gallo-romaines de Bourbon-Lancy (71). Publié dans la Revue Archéologique de 1847, cet échange entre Antoine-Jean Letronne, éminent épigraphiste parisien, et Jules Chevrier, co-fondateur du musée Vivant Denon et de la société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône, relève de la querelle scientifique et personnelle, et constitue, en cela, un témoignage particulièrement vivant des échanges scientifiques au milieu du xixe siècle.
Mots-clés : Bourbon-Lancy, épigraphie, querelle, correspondance, pictor, Eporedirix, Antoine-Jean Letronne, Jules Chevrier.