Résumé
L’étude des changements sociaux dans les contextes archaïques à travers le prisme de l’archéologie mortuaire peut être particulièrement efficace, surtout dans le cas de sites où seuls les cimetières ont été explorés. C’est le cas de Kamiros (Rhodes), qui n’a livré que peu de traces de la ville archaïque, mais plusieurs nécropoles, dont la chronologie va de la période PG à l’Hellénisme.
Dans cet article, je me concentrerai plus particulièrement sur le passage entre l’époque géométrique et la période orientalisante (VIIIe - VIIe siècle av. J.-C.). En effet, durant cette période, il est possible d’observer plusieurs modifications dans la composition des assemblages d’objets funéraires ainsi que dans la répartition spatiale des sépultures. Si la période G se caractérise par une grande variété de nécropoles et une affirmation forte des identités individuelles, ce scénario change radicalement au début du VIIe siècle av. J.-C. L’objectif est d’illustrer les coutumes funéraires d’un important site grec archaïque au moment de la formation de la polis, afin de définir les changements sociaux, les choix et les actions de certains groupes sociaux.
Mots-clés : Archéologie grecque, archéologie funéraire, Grèce archaïque, histoire sociale, Rhodes archaïque, Âge du fer en Méditerranée.