Équipe 3 : « Préhistoire de l’Europe moyenne »

Présentation générale

L’équipe 3 sera placée en 2024 sous la responsabilité de Philippe Lefranc, professeur en Préhistoire, spécialiste du Néolithique. Elle est constituée essentiellement d’archéologues issus du CNRS, de l’Université de Strasbourg et de l’archéologie préventive (INRAP, Archéologie Alsace et ANTEA Archéologie), auxquels s’ajoutent un agent du Ministère de la Culture et un chercheur du Service cantonal d’archéologie du canton de Fribourg (Suisse) : sa composition de spécialistes d’époques et de thématiques différentes reflète bien le caractère interdisciplinaire de ses travaux. Les programmes de recherche de cette équipe s’articulera en trois axes.


Axe 1 : « Gestion des territoires et des ressources durant la Préhistoire »

Cet axe, placé sous la responsabilité de H. Koehler et B. Perrin, vise à étudier les relations de l’homme et son milieu à la Préhistoire en Europe moyenne et les évolutions perceptibles durant ces nombreux millénaires, du Paléolithique inférieur au début de l’âge du Bronze. Les fonctions des sites et leurs implantations seront particulièrement interrogées. Ces questions sont d’autant plus intéressantes que l’Europe occidentale renferme une grande diversité géographique, entre massifs montagneux, plaines, plateaux, karts, etc., au sein de laquelle plusieurs types et modes d’occupation humaine sont connus mais qui méritent d’être mieux compris. La gestion des ressources et des différentes matières premières sera également un point fort de l’axe. Elle sera abordée au fil des millénaires, en regard des changements environnementaux et climatiques parfois importants qui ont rythmé toute la Préhistoire.

Proposition des ateliers thématiques

  1. Fonction et implantation des sites (topographie, grotte/plein air, sur différents substrats)
  2. Gestion/exploitation de la matière première (lithique, céramique, etc.)
  3. Gestion de la ressource carnée et environnementale

Axe 2 : « Pratiques mortuaires dans le sud de la plaine du Rhin supérieur du Mésolithique à la l’extrême fin du Néolithique »

L’axe 2, placé sous la responsabilité de P. Lefanc et L. Vergnaud, poursuit deux grands objectifs. D’une part, un apurement du passif, avec la publication de l’ensemble des données recueillies sur les grands cimetières danubiens régionaux anciennement fouillés. Notre ambition est de finaliser les monographies consacrées aux nécropoles Néolithique ancien de Vendenheim et d’Ensisheim et à la nécropole Néolithique moyen de Rosheim, ainsi que d’engager le processus de publication du cimetière Rubané ancien d’Ensisheim, ensemble très récemment mis au jour et dont les caractères amènent à réexaminer, et peut-être à compléter, les grands modèles aujourd’hui disponibles. D’autre part, nous souhaitons produire de nouvelles analyses inédites appuyées sur des données anciennes et récentes. La première synthèse portera sur les dépôts funéraires attribués au 3e millénaire, problématique récemment relancée par la découverte d’une sépulture collective du 3e millénaire dans le Haut-Rhin et par la multiplication des découvertes funéraires relatives au Campaniforme. Nous aborderons ces problématiques en nous intéressant particulièrement à la place du sud de la plaine du Rhin dans un contexte élargi à l’ensemble de l’Europe moyenne. La seconde problématique abordée, celle de la violence collective, sera portée par la publication du « dépôt guerrier » de Vendenheim et par le réexamen des dépôts humains en fosses de plan circulaire du 4e millénaire av. J.-C, analysés sous un nouvel angle intégrant l’hypothèse de la guerre.

Propositions d’opération :

  1. Les cimetières danubiens : Finalisation des études et publication, sous forme de monographies, des grands cimetières régionaux du Néolithique danubien, inédits (Vendenheim « Le Haut du Coteau », Rosheim « Rosenmeer »), ou publiés de façon partielle. Lancement du processus de publication de l’ensemble funéraire Rubané ancien d’Ensisheim.
  2. Pratiques funéraires du Néolithique final (culture de Horgen et Campaniforme). Publication du monument de Morschwiller (première moitié du 3e millénaire) et reprise de l’ensemble des données disponibles sur le corpus des dépôts campaniformes du sud de la plaine du Rhin ; réexamen de la chronologie et analyse du corpus dans une perspective paneuropéenne.
  3. Dépôts humains et violence guerrière dans le sud de la plaine du Rhin supérieur (5e-4e millénaires av. J.-C.). Publication du dépôt d’Achenheim (5e mill.) et révision du corpus régional des dépôts humains attribués au 4e millénaire présentant des traces de violence.

 


Axe 3 : « Relation Homme/animal »

Cet axe, placé sous la responsabilité de M. Fabre et R.-M. Arbogast, a pour objectif d’appréhender l’histoire des interactions entre les sociétés humaines du passé et le monde animal sur le temps long (du Paléolithique à la fin de du Néolithique) aux travers des riches séries osseuses régionales issues des fouilles préventives et programmées. Ces recherches combineront des méthodes archéozoologiques classiques et l’approche ethnoarchéologique et s’appuieront sur la collection de référence de l’ostéothèque du Musée Zoologique de Strasbourg. Ainsi, il s’agira de développer l’approche de la relation Homme/animal à diverses échelles ; chronologique, géographique, spatiale et d’en questionner les différents ressorts ; économiques, sociaux, symboliques, etc.

Propositions d’opération :

  1. Les ressources animales au cœur des sociétés préhistoriques : modalités d’acquisition et d’exploitation des ressources animales, de la chasse opportuniste ou spécialisée aux pratiques d’élevage et de la sélection des gibiers à la gestion des troupeaux. Il s’agira de comprendre comment les divers aspects de la relation Homme/animal (technique, échange, circulation) s’intègrent dans les systèmes économique, social et culturel.
  2. Dépôts et pratiques rituelles, cérémonielles : les dépôts et concentrations particulières de restes animaux, du Paléolithique à la fin du Néolithique (au sein des habitats, fosses, fossés, fentes, etc.) Seront également pris en considération les reliefs festifs, et donc la composition et la signification sociale des assemblages osseux générés par l’économie du rituel.
  3. Référentiels ethnologiques et ethnoarchéologiques : l’objectif est d’une part de poursuivre l’élaboration d’un référentiel ethnoarchéologique et des modèles susceptibles d’être confrontés aux données empiriques de nos sites néolithiques, et d’autre part, de mettre à profit la documentation ethnologique afin de contribuer à l’enrichissement des outils d’interprétation des assemblages fauniques préhistoriques.