Présentation générale
L’équipe 4 AMER regroupe les archéologues, dont les travaux portent sur des territoires centrés sur la vallée du Rhin supérieur, mais qui s’étendent en fait des plaines du Bassin parisien à la Bohème, transcendant ainsi les frontières nationales et couvrant la plus grande partie de l’Europe moyenne et occidentale. Le champ chronologique envisagé court des âges des Métaux à la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne.
Les spécialistes impliqués dans ces travaux relèvent de plusieurs institutions : Université de Strasbourg, ministère de la Culture, Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), d’Archéologie Alsace (service archéologique de collectivité) et d’ANTEA-Archéologie (opérateur privé d’archéologie préventive) pour les membres statutaires. Les associés sont pour leur part des agents de services de collectivité du Grand-Est (Eurométropole de Metz ; Département de la Moselle ; Département des Ardennes), de musées en Alsace et plus largement en France ou en Suisse, d’opérateurs ou de laboratoires privés (Eveha ; Anatex). L’équipe AMER joue ainsi un rôle essentiel dans la coordination de la recherche archéologique dans le Grand Est en général et en Alsace en particulier : elle offre à des chercheurs d’origines diverses, qui évoluent parfois dans un contexte professionnel concurrentiel, un espace de travail collaboratif qui se nourrit de l’apport des différentes institutions dont ils dépendent.
Le projet de l’équipe AMER s’organise autour de 4 axes qui permettent de développer les problématiques de l’ensemble de ses membres. Le premier, qui porte sur les enceintes et fortifications, prend la suite de programmes développés lors du contrat quinquennal précédent et entend mener à bien une série d’opérations déjà avancées pour certaines. Le deuxième axe est articulé autour des questions liées à la culture matérielle, de la production à la consommation. Un troisième ensemble a trait au domaine funéraire. Enfin le quatrième et dernier axe se propose d’interroger les territoires et leur évolution. Différentes manifestations scientifiques, nationales ou internationales, sont d’ores et déjà programmées en lien avec les opérations projetées.
Par ailleurs, la dispersion des chercheurs travaillant sur l’Antiquité dans l’espace rhénan, qui relèvent de l’équipe 2 pour certains, a poussé à la création d’un groupe de recherche spécifique. Celui-ci a été constitué comme un mode de fonctionnement transversal dédié aux travaux sur la période romaine dans l’espace non méditerranéen. Il est animé dans le cadre de l’équipe AMER. La recherche archéologique sur la période romaine en Alsace a fortement évolué ces dernières années. Les projets tels que le PCR « Monde Rural Gallo-Romain en Alsace » ou l’ERC « Rurland » et les programmes encore en cours, notamment celui portant sur l’agglomération romaine de Strasbourg-Koenigshoffen (PCR et projet UMR 7044 – Archimède), permettent de renouveler notre vision de l’espace situé entre Vosges et Rhin au cours de l’Antiquité. Ces travaux ont aussi fait émerger de nouvelles problématiques et pistes de recherches. En outre, les nombreux chantiers d’aménagements sur le territoire alsacien permettent chaque année de mettre au jour des occupations inédites (sur le chantier du Contournement Ouest de Strasbourg par exemple) et de compléter, voire de renouveler, nos connaissances sur certains secteurs géographiques ou sites déjà connus (comme Brumath, Horbourg-Wihr ou encore Kembs). L’ensemble de ces nouvelles connaissances ouvrent elles aussi de nouvelles perspectives d’études. Enfin, les musées et associations disposent d’une documentation importante sur certains sites et produisent des données qui viennent compléter celles issues de l’archéologie préventive (Société de Recherche Archéologique d’Alsace Bossue, Société d’Histoire et d’Archéologie de Brumath et environs, etc.). L’Alsace dispose ainsi d’une importante quantité de données sur la période romaine, de nombreuses perspectives de recherches et d’un dense tissu d’archéologues. Ces différents aspects ont plaidé pour la mise en place d’un réseau dont l’objectif est, pour les différents acteurs de la recherche régionales, de diffuser l’actualité de la recherche, d’échanger et de partager de la documentation, de se coordonner et d’avoir la possibilité de s’impliquer au sein de projets déjà existants ou de pouvoir collaborer à l’élaboration de nouveaux programmes d’étude. Ce collectif englobe des personnes du monde académique (universitaires, chercheurs, étudiants), de l’archéologie préventive, des musées et des associations et des spécialistes de l’ensemble des champs disciplinaires et domaines de recherche : rural, urbain, funéraire, étude de la morphologie des habitats, territoires, étude des mobiliers, architecture, épigraphie, bioarchéologie, paléo-environnement, etc. Enfin, si la période romaine est au cœur des intérêt du groupe, l’objectif sera aussi, à court terme, de créer de véritables liens avec la période laténienne et mérovingienne, mais aussi de dépasser les limites de l’espace d’étude en franchissant les Vosges et le Rhin. Ce groupe, constitué d’une quarantaine de spécialistes, s’est réuni pour la première fois le 24 janvier 2022 et se retrouvera le 3 mars 2023 pour une première journée d’étude intitulé « Bilan des recherches récentes et perspectives d’études sur la période romaine sur la rive gauche du Rhin supérieur ». L’objectif est de réunir le groupe au moins une fois par an pour échanger sur les nouvelles découvertes, sur les programmes en cours et sur les perspectives de recherches futures.