Docteure en archéologie
Post-doctorante, boursière de la Fondation Gerda Henkel (2021-2023)
Post-doctorante, boursière de la Fondation Gerda Henkel (2021-2023)
En cours | Les mosaïques de cônes urukéennes : analyses archéométriques, restitution de la polychromie et étude du décor architectural à la fin du IVe mill. av. J.-C. en Mésopotamie. Financé par l’IDEX exploratoire MOSAIK : initiatrice et coordinatrice du projet en collaboration avec le Vorderasiatisches Museum, le Deutsches Archäologisches Institut et le laboratoire Archéosciences Bordeaux (UMR 6034). |
En cours | Le développement de la géométrie au Néolithique du Proche-Orient : conditions d’émergence, formes d’expression et implications cognitives. Post-doc Fondation Gerda Henkel : initiatrice du projet. |
2014-2018 | Étude des décors peints du temple de Tell ‘Uqair (Irak, période d’Uruk, 4e mill. av. JC.), dans le cadre du projet IDEX Ana Ziqquratim, direction Ph. Quenet, université de Strasbourg. Recherches théoriques et expérimentales autour des techniques de la peinture murale antique. |
Le premier thème porte sur les conditions d’émergence de l’architecture géométrique à la fin de la préhistoire en Orient (env. 12000-6500 av. J.-C.). La production d’un espace construit, préconçu et présentant des caractères géométriques est un phénomène nouveau au Néolithique. Cette tendance à la planification et à la géométrisation du bâti a continué à se développer et a marqué l’environnement des sociétés levantines et mésopotamiennes en voie d’urbanisation, en particulier avec l’avènement d’une architecture monumentale à la fin du chalcolithique (Ve-IVe millénaires av. J.-C.). Ce phénomène a déjà été observé et étudié sous plusieurs angles, en considérant entre autres l’évolution de l’architecture comme le reflet de l’organisation sociale des groupes. L’originalité de ma recherche réside en ce que j’explore l’influence des techniques et des artisanats (par exemple le textile) sur le développement d’une pensée mathématique et l’émergence d’un « milieu technique » propice au développement de la géométrie au Néolithique. À cette fin, j’ai intégré cette année le séminaire d’ethnomathématique de l’EHESS (coord. E. Vandendriessche, S. Desrosiers, M. Chemillier). J’étudie également les outils symboliques de la représentation de l’espace développés par les sociétés néolithiques et chalcolithiques et susceptibles de concourir à/refléter une faculté inédite de manipulation des formes et des échelles, approche novatrice à ce jour en préhistoire. Enfin, en collaboration avec des spécialistes de ces disciplines, j’ai recours à des théories de psychologie cognitive et de neurosciences relatives aux différents systèmes cognitifs à l’œuvre dans la perception de l’espace et le développement de la géométrie. Ces deux dernières approches sont elles aussi inédites. Cette recherche initiée en master est au cœur du post-doctorat en cours et a donné lieu à des enseignements universitaires ainsi qu’à différentes communications et publications.
Le deuxième thème de recherche porte sur l’utilisation des couleurs au Proche-Orient néolithique et chalcolithique (env. 12000-3000 av. J.-C.). Il a été développé au cours du doctorat (2011-2018, université de Strasbourg). Trois axes majeurs y ont été développés, et ont permis d’appréhender les techniques et matériaux de la couleur, leur mise en œuvre dans l’architecture et en contexte funéraire. L’objectif de cette approche diachronique et multi-contextuelle était d’éclairer l’usage des couleurs par les différentes sociétés au cours des changements profonds que sont la néolithisation et l’urbanisation. Des comparaisons multiscalaires et sur le temps long ont permis de mettre en évidence des tendances propres à chaque contexte, et de manière plus inattendue des dynamiques communes à des cultures très éloignées géographiquement et chronologiquement. Des ateliers expérimentaux et interdisciplinaires, organisés dans le cadre de l’exposition Ana Ziqquratim (dir. Ph. Quenet, université de Strasbourg, 2014-2016) sont venus enrichir la réflexion et questionner le développement précoce de certaines techniques, notamment la fresque à la chaux (peinture a fresco) sur les crânes surmodelés du PPNB levantin (env. 8200-7000 av. J.-C.). Entre autres hypothèses, il résulte de ce travail que l’usage des couleurs et en particulier de la polychromie servait des fins ostentatoires dans des contextes symboliques forts : crânes surmodelés et bâtiments communautaires néolithiques, architecture monumentale urukéenne, vêtement « royal » ou d’élite. Cette proposition anthropologique trouve un écho aussi bien dans les groupes néolithiques du Levant que dans les sociétés mésopotamiennes de la fin du chalcolithique.
Enfin, le troisième axe de recherche se situe dans le prolongement du précédent et explore de manière plus approfondie le décor du bâti à la fin du chalcolithique en Orient, en particulier la mosaïque de cônes. Cette technique inédite et exclusive à l’architecture monumentale semble accompagner le développement de cette dernière au cours du IVe millénaire av. J.-C. Cette recherche est financée par un IDEX exploratoire (MOSAIK, 2022-2024) de l’université de Strasbourg, que je coordonne. Elle s’articule autour de plusieurs volets dont certains sont passés, en cours ou à venir : étude de la composition des mosaïques de bâtiments emblématiques de la ville d’Uruk, étude des collections muséales européennes, analyses archéométriques des matières colorantes sur des cônes, atelier expérimental de fabrication de cônes colorés, restitution 3D pour tester l’hypothèse d’un décor polychrome dynamique variant selon la lumière (jour/semi-obscurité).
Cette recherche est menée en collaboration avec le Vorderasiatisches Museum SMB-SPK (VAM) de Berlin et le Deutsches Archäologisches Institut ; les résultats de deux séries d’analyses réalisées à Berlin (Rathgen Forschungslabor et VAM) ont été publiés récemment et ont permis d’identifier les matières colorantes utilisées, éclairant en partie la question des techniques de coloration mises en œuvre. Une troisième série d’analyses est en cours dans le cadre d’un master 2 Archéométrie réalisé à Archéosciences Bordeaux (UMR 6034), financé par l’IDEX MOSAIK et co-encadré par S. Dubernet (Bordeaux) et moi-même. L’enjeu de ces analyses archéométriques est, entre autres, d’identifier les liants utilisés dans la coloration des cônes. Ces derniers sont aujourd’hui considérés comme des produits de masse : l’hypothèse d’un liant organique (œuf, lait) a été émise et, si elle est avérée, amènerait à reconsidérer la place des produits animaux et l’exploitation de certaines espèces dans les sociétés urbaines de la fin du chalcolithique.
En préparation
Sarah Dermech, Margarita Gonzalves, Eric Coqueugniot, A study of the geometric decoration of the “Maison aux peintures”, Dja'de, Syria (Final PPNA, 10th-9th millennium BC).
Franco d’Agostino, Philippe Quenet, Sarah Dermech, Juliette Floquet, Francis Galluser, Bruno Gavazzi, Karina Gerdau, Claire Rambeau, Hugo Reiller, Ferréol Salomon, « Preliminary results of the second excavation campaign at Eridu, southern Irak ».
2023
« Le développement de la géométrie à la fin de la préhistoire en Orient : L’exemple des peintures murales de Dja’de
(Syrie, IXe millénaire av. J.-C.) », Chroniques d’Archimède, 3/2022. Disponible à : archimede.unistra.fr/les-chroniques-darchimede
2022
Fanny Alloteau, Sarah Dermech, Adriana Iuliano, Stefan Röhrs, Stefan Simon, Sonja Radujkovic, Helen Gries, Barbara Helwing, “Cone mosaic façades in Mesopotamia (4th millennium BCE): archaeometric approach to an architectural innovation”, Actes du Colloque Konservierungswissenschaftliches Kolloquium in Berlin/Brandenburg, 4 Novembre 2022.
Jean-François Gavoty, Philippe Quenet & Sarah Dermech (éds.), Worskhop des Arts Révolus au Présent (2018-2021), Haute Ecole des Arts du Rhin, Université de Strasbourg.
Sarah Dermech & Jean-François Gavoty, « Un atelier de préfiguration : l’atelier fresque » in J.-F. Gavoty, Ph. Quenet et S. Dermech (eds.), Catalogue des WARP : Worskhop des Arts Révolus au Présent (2018-2021), Haute Ecole des Arts du Rhin, Université de Strasbourg, 20-31.
« Explorer un autre type de décor mésopotamien : les mosaïques de cônes urukéennes » in J.-F. Gavoty, Ph. Quenet et S. Dermech (éds.), Catalogue des WARP : Worskhop des Arts Révolus au Présent (2018-2021), Haute Ecole des Arts du Rhin, Université de Strasbourg, p. 193-196.
“At the origins of geometric architecture in the Neolithic Near East: play of forms and scales”, Istanbuler Mitteilungen 71, p. 11-45.
2020
Hans Georg K. Gebel, Marion Benz, Christoph Purschwitz, Martin Bader, Sarah Dermech, Julia Graf, Julia Gresky, Filip Hájek, Lucia Miškolciová, Sahar al-Khasawneh, Bilal Khrisat, Barbora Kubíková, Martin Renger, Hussein M. al-Sababha and Sereen al-Shoubaki, “Household and Death, 3: Preliminary Results of the 13th Season (Spring 2019) at Late PPNB Ba`ja, Southern Jordan (Interim Report)”, Neo-Lithics 2020, Special Issue (Ba`ja 2019 Season, Interim Report), p. 3-41.
2019
En collaboration avec Maurice Frey et Cyril Schuppert, « Le temple peint de Tell ‘Uqair (IVe mill. a.C., Irak) : essai de restitution du décor intérieur et extérieur », in M. Mulliez (éd.), Restituer les couleurs. Le rôle de la restitution dans les recherches sur la polychromie, en sculpture, architecture et peinture murale, Virtual Retrospect 2017, Université Bordeaux-Pessac, p. 57-66.
2018
« La sédentarisation au Proche-Orient : éléments de réflexion sur le rapport de l’homme à l’espace à l’aube de la Néolithisation », Actes du Colloque Du Caucase à l'Arabie : l'espace domestique au Néolithique, Association Routes de l’Orient, p. 85-118.
L’utilisation des couleurs au Proche-Orient néolithique et chalcolithique (env. 12000-3000 av. J.-C.), Thèse de doctorat, Université de Strasbourg. Manuscrit disponible à https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03143104v2/document
2016
“The Tell 'Uqair temple (Iraq, 4th mill. BC): colours and iconography”, Berner Forum für Altorientalistik. DOI: http://dx.doi.org/10.22012/baf.2016.22 (video).
« Le temle peint d’Urum/’Uqair : Un exemple de décoration intérieure », » in Ph. Quenet (dir.), Ana ziqquratim – Sur la piste de Babel, Catalogue d’exposition, PUS, Strasbourg, p. 121-126.
« Le fond de la nef du Temple peint d’Urum / ‘Uqair » in Ph. Quenet (dir.), Ana ziqquratim – Sur la piste de Babel, Catalogue d’exposition, PUS, Strasbourg, p. 206‑209.
« Coulisses de exposition : briques et peintures murales » in Ph. Quenet (dir.), Ana ziqquratim – Sur la piste de Babel, Catalogue d’exposition, PUS, Strasbourg, p. 278-283.
Maurice Frey et Sarah Dermech, « Le Temple peint d’Urum sur sa haute terrasse à deux niveaux (maquette au 1/50) » in Ph. Quenet (dir.), Ana ziqquratim – Sur la piste de Babel, Catalogue d’exposition, PUS, Strasbourg, p. 127-129.
2015
« Couleurs, éclat et brillance des crânes surmodelés : le cas du Néolithique Proche‑oriental », Archimède n°2, p. 134‑149.
Février 2018 | Thèse de Doctorat « L’utilisation des couleurs au Proche-Orient néolithique et chalcolithique (env. 12000-3000 av. J.-C.) » sous la direction du Pr. Dominique Beyer, université de Strasbourg. Soutenue le 10 février 2018. Évaluation : Très bon. Jury : prof. ém. D. Beyer (université de Strasbourg, directeur de thèse) ; prof. M. Molist Montaña (universitat Autònoma de Barcelona, rapporteur) ; B. Muller-Margueron (directrice de recherche, CNRS) ; prof. R. Eichmann (Deutsches Archäologisches Institut, Berlin) ; prof. adj. A. Nunn (Universität Würzburg) ; prof. Ph Quenet (université de Strasbourg, président de jury) ; D. Stordeur (directrice de recherche, CNRS). Membre du Collège Doctoral Trinational FISA-MIAG « Foule et Intégration dans les sociétés antiques », Strasbourg – Bern – Bonn. |
2011 | Master 2 Archéologie des mondes anciens, université de Strasbourg, mention Histoire, archéologie et histoire de l’art. Parcours trinational bilingue, spécialité archéologie du Proche-Orient. Mémoire sous la direction de Ph. Quenet : « Comment vit-on sa maison au néolithique ? » Mention Très Bien. |
2010 | Master 1 Archéologie des mondes anciens, université de Strasbourg. |
2009 | Licence Archéologie, université Marc Bloch, Strasbourg. |