L'UMR ArcHiMèdE héberge plusieurs fonds d'archives précieux pour l'histoire des disciplines qui y sont étudiées. Ces fonds comprennent notamment les archives des fouilles menées par les membres de l'UMR, dont une partie est en cours de publication. Ainsi, pour l'Orient ancien, l'UMR dispose de fonds liés aux fouilles de Tell Hariri/Mari, Ramadi et Tell Mashnaqa, de Syrie du Nord (massif calcaire), Meskéné/Emar et Lycie. Les fonds d'archives présentés ci-après pourront faire l'objet d'une valorisation plus importante dans les années à venir.

Fonds Porsuk

Le site de Porsuk, en Cappadoce méridionale, a été fondé aux environs de 1600 av. J.-C. et occupé durant toute la période hittite. Fouillé par Olivier Pelon (Maison de l’Orient méditerranéen (MOM, Lyon) de 1969 à 2003, avec plusieurs interruptions, la direction du chantier a été assurée ensuite par Dominique Beyer (professeur émérite, Unistra).  Lors du changement de direction et surtout après le décès d’Olivier Pelon en 2013, les archives scientifiques liées à Porsuk ont été récupérées progressivement et transférées de Lyon à la MISHA.

Toutes les grandes catégories de documents sont représentées, montrant l’évolution des techniques de prises de vues et de notes de chantier depuis 1969 :
- documentation administrative : gestion de chantier, liste des équipes, correspondance, etc. ;
- analyses et datation : boîtes de prélèvements anciens et récents, essentiellement pour analyses radiocarbone ;
- rapports préliminaires ;
- documentation extérieure : tirés-à-part, publications diverses ;
- carnets de fouille ;
- relevés de terrain sur papier millimétré ou calque ;
- relevés finaux sur calque ;
- dessins d’objets sur papier millimétré ou calque ;
- fiches photos ;
- négatifs et positifs argentiques ;
- tirages argentiques ;
- diapositives ;
- photographies numériques ;
- dessins assistés par ordinateur (DAO) ;
- prélèvements.

Grâce à divers contrats, plusieurs campagnes de numérisation de tirages photographiques argentiques ont pu être effectuées.

Source : https://doi.org/10.47245/archimede.0002.ds1.03

Fonds Pirenne

Jacqueline Pirenne, épigraphiste et archéologue du Sud arabique, s’est vu proposer un séminaire d’études sabéennes à l’Université de Strasbourg en 1987, et transfère les archives de ses travaux et prospections à l’Institut d’archéologie classique du Palais universitaire. Elle décède brutalement en 1990, et aucun successeur ne reprendra le séminaire.
Au début des années 1990, Chaker Ghadban, alors enseignant dépendant de l’Institut d’archéologie classique, a été chargé d’exploiter la documentation, mais ce travail n’a pas abouti. Edmond Lévy, alors doyen de la Faculté des sciences historiques, a par la suite accepté de transférer certains documents au Cabinet des études sémitiques du Collège de France. En 2006, Denyse Vaillancourt, ingénieur CNRS à l’UMR 7044, puis André Pautler, également ingénieur CNRS de l’UMR 7044, ont entrepris le catalogage de la bibliothèque (environ 900 publications) sur une base Filemaker versée
dans le Catalogue collectif inversé du réseau Frantiq -Fédération et Ressources sur l’Antiquité. Suite au déménagement des collections à la MISHA, le fonds imposant a rejoint les archives de l’UMR. Ce fonds, tout comme celui d’Emmanuel Laroche pour Gülnar, a fait l’objet d’un inventaire par Françoise Laroche-Traunecker en 2008.


Il s’agit là d’un des rares fonds qui porte aussi fortement l’empreinte personnelle du travail d’un chercheur d’un bout à l’autre de la chaîne opératoire. Nous y trouvons les sources primaires, les travaux de synthèse en vue de publications, les ouvrages eux-mêmes, et des archives annexes en lien avec les activités de recherche. Les dates extrêmes vont de 1950 à 1985.

Source : https://doi.org/10.47245/archimede.0002.ds1.03

Fonds "Massif calcaire de la Syrie du Nord"

Par "Massif calcaire", on entend un ensemble de plateaux calcaires qui s’étend sur une centaine de kilomètres depuis la frontière turque au Nord, jusqu’à la ville antique d’Apamée au Sud, et occupe une bande de 20 à 25 km, entre les vallées de l’Afrin et de l’Oronte à l’Ouest et la plaine de Chalcis à l’Est. Avec l’Anti-Liban, le Mont Hermon et les hauteurs de Transjordanie, il prend place sur la seconde ligne des hauteurs qui s’étendent du Nord au Sud, parallèlement au littoral méditerranéen, et appartient au système déterminé par la grande cassure de l’écorce terrestre qui se prolonge du Taurus aux grands lacs africains.

Les recherches sur cette région se sont inscrites dans le cadre de la Mission Archéologique Syro-française de la Syrie du Nord. Née durant la première moitié du XXe siècle, cette mission a été fondée par H. Seyrig sous le nom de Mission de Haute Syrie, en 1934 . Aux termes du permis accordé par les Antiquités de Syrie, sa direction scientifique, assurée par le Pr. G. Tate (Université de Saint-Quentin-en-Yvelines) jusqu’en juin 2009, a incombé ensuite au Dr. G. Charpentier (USR3439, Maison de l’Orient et de la méditerranée, Lyon) et au Pr. M. AbdulKarim, directeur Général des Antiquités et des Musées de Syrie (Université de Damas). Elle s'est déroulée sous l’égide d’institutions syriennes et françaises : la Direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM) de Syrie, le Ministère français des Affaires Étrangères (MAE), le CNRS avec les USR 3439 (Lyon) et UMR 7044 (Strasbourg), et les universités de Damas, Lyon 2 et Strasbourg. Elle a bénéficié également de l'appui de l'Institut Français du Proche-Orient (Ifpo).

Les travaux de la Mission Archéologique Syro-française de la Syrie du Nord ne s'inscrivent donc pas dans le cadre d'une seule problématique de site mais dans celui d'une problématique de thème : qu'en est-il des campagnes syriennes aux époques romaine, byzantine et omeyyade ? Quels sont les traits constants de cette civilisation villageoise et comment, et dans quelle mesure, a-t-elle été affectée par des changements ? Comment s'inscrivait-elle dans son environnement et celui-ci a-t-il changé ou non depuis l'Antiquité ? A partir de ses vestiges, que peut-on connaître de sa démographie, de son économie et de sa culture ? De là des approches qui se différencient par des méthodes et des échelles d'observation variées. Elles consistent en prospections destinées à la constitution d'inventaires, en relevés topographiques (parcellaires de villages) et architecturaux (par catégorie de construction) et en opérations de fouilles archéologiques.

 

Photothèque de l’Institut d’Archéologie classique

La collection de photographies anciennes d’archéologie classique de l’Université de Strasbourg comprend plus de 12 500 tirages papiers dont 1800 environ proviennent de la collection personnelle du fondateur et premier directeur de l’Institut d’Archéologie classique (Kunstarchäologisches Institut) Adolf Michaelis (1835-1910) qui fut acquise par l’université au lendemain de sa mort.

La collection photographique compte parmi les plus anciennes et précieuses en France. Elle comprend des œuvres des pionniers de la photographie archéologique d’avant les grandes agences et le développement de la photographie commerciale. Y sont représentés, entre autres, James Anderson, Paul Baron des Granges, Henri Beck, Aloïs Beer, Edmondo Behlès, Guillaume Berggren, Dimitris Konstantinou, Robert Turnbull Macpherson, Pascal Sébah et William J. Stillmann.

Il s'agit presque exclusivement de photographies de sites ou d'objets archéologiques, mais on y trouve également quelques photographies de fouilles ou des vues urbaines. On retiendra notamment un fonds sur Pompéi, le fonds de photographies d'Edmondo Behles sur Rome, et de riches vues d'Athènes, de Delphes ou d'Asie mineure, ainsi qu'une partie de la collection des clichés de Paul Baron des Granges.

La collection a été numérisée dans le cadre du projet Numistral (Collections partimoniales des bibliothèques de l'Université de Strasbourg) et peut être consultée ici.