De la cacophonie à la musique. La perception du son dans les sociétés antiques
Sibylle Emerit (éd.), Sylvain Perrot (éd.), Alexandre Vincent (éd.)
Les hommes et les femmes de l’Antiquité entendaient-ils comme nous ? Étaient-ils sensibles à certaines sonorités plutôt qu’à d’autres ? Ces simples questions nous rappellent que les sons et leurs interprétations sont inscrits dans des constructions culturelles, à tel point que la définition même de la cacophonie et de la musique, du bruit et du silence, change en fonction des époques et des contextes. L’historicité de ces notions est au cœur de l’ouvrage qui se propose, pour l’Égypte, l’Orient, les mondes grec et romain antiques, de décrypter les perceptions acoustiques des Anciens en cherchant à comprendre comment les sons, ou leur absence, deviennent signifiants. Derrière l’ampleur de l’arc chronologique se trouve un objet commun, l’étude du vocabulaire et des expressions qui relèvent du champ sémantique du son. Le lexique est ici analysé dans une démarche historique, nourrie par les questionnements en lien avec l’anthropologie du sonore. Tout au long des diverses contributions de ce volume, le lecteur est invité à se mettre à l’écoute des mots des Anciens. Cette approche au plus près des discours antiques a le mérite de nous révéler toute la complexité des valeurs sociales, politiques et religieuses dont les sons sont porteurs.